OP ART

Publié par Danièle Furonnet / Guylaine Penaud

Zebra  /                                                   L'Alphabet  /                                   Victor VasarelyZebra  /                                                   L'Alphabet  /                                   Victor VasarelyZebra  /                                                   L'Alphabet  /                                   Victor Vasarely

Zebra / L'Alphabet / Victor Vasarely

OP ART ( à partir des années 60 ) :

Le mouvement dans l'oeuvre d'art est un vieux fantasme. Dans les années psychédéliques, les expériences sensorielles, la couleur, le mouvement...sont la base de nouvelles perceptions que vont exploiter des artistes comme Vasarely, Calder.

L'OP ART et VASARELY (1906-1997)

Vasarely est le créateur de l'Optical Art. Actif dans les années 50-60, en même temps que le mouvement Hippies, lié à l'époque.
Né à Pecs en Hongrie – études de médecine (1925), puis en 1927, étudie au Bauhaus de Hongrie, le Mühely, où les élèves rencontrent d'autres élèves et professeurs et touchent à toutes les formes d'art possibles.

1930 : il s'installe à Paris avec sa femme et débute comme artiste graphiste. Il est très intéressé par les effets d'optique (lumière – ombre) et séduit par la période surréaliste.

1929 : « étude verte » = hyper-réaliste = table en papier millimétré avec petite cuillère dans un verre, bocal avec aura inversée.

1935 : il s'intéresse aux déformations des lignes dans les séries « zébres », « tigres », « échiquiers », aux illusions d'optique et travaille sur les lignes courbes.

1935-55 : « Koupla » Travail sur les zébrures, travail en contrepoint (2 têtes de zèbres imbriquées).

1935 : « Arlequin » } perturbation des carreaux } impression de
« Arlequin II } perturbation des couleurs } mouvement
Vasarely fait des affiches, joue avec les reliefs.

1936 : Étude de trompe-l'œil (à base de lettres, de choses plates).
Le point de fuite permet de diminuer les volumes surtout cubiques.

1936 : Étude M.C., proche du surréalisme, comme des papiers collés avec association de plusieurs objets. Continue les explorations et essaie de faire un art plus vivant que la vie elle-même, comme chez les Grecs et les Romains (cf Zeuxis et son rival et Pygmalion). Au XXè s., les constructivistes ne veulent plus de point fixe, mais du mouvement
Émulation = Calder et ses mobiles donnant l'impression d'un objet autonome.
« Les pénétrables » de Soto = même recherche = grand cadre sur lequel il tend des fils, les personnes le traversent = changement de forme.

1936 : « Étude de la perspective » = impression de tunnel qui vrille grâce à un décalage dans les rangées de carrés noirs et blancs.

1938 : « Tigres » Contrapunctique : on voit des traits là où il n'y en a pas.

1939 : Zebrak = Tempera sur papier. Têtes de zèbres : impression de mouvement et de volume et pourtant pas une seule ombre.

1939 : « Étude de mouvement » Une cerise qui flotte = un trait épais s'affine, s'épaissit donnant une impression de creux et de gonflement avec des lignes parallèles.

1939 : le même en couleurs.

De 1942 à 1944 : série de peintures à l'huile représentant différents mouvements. Avec le recul, il estime que c'est une fausse route mais cette expérience lui servira plus tard de point de départ.

1942 : « Autoportrait brisé », re-visitation du cubisme.
1942 : « Autoportrait brisé » n°2

1945 : « Catch » 1 et 2 – déjà fait par Picasso et Eicher avec des formes souples et imbriquées. « Catch » 2a trois couleurs ce qui donne plus de mouvement.

De 1947 à 1960 : Séjour à Belle Isle, il abandonne les trompe-l'œil, les volumes, les paysages sont des compositions abstraites avec aplats de couleurs.

De 1951 à 1958 : Période de Denfert, sa station de métro.

1948-50 : « Terek » formes qui s’emboîtent les unes dans les autres. Tend vers une simplification des couleurs.

1949 : « Garam » couleurs pures : noir et rouge, vibrantes.

1949 : « Zante » noir, blanc et beige = fade et froid.

1949-52 : « Belle Isle » noir et bleu. Interrogation sur les couleurs, c'est plus vibrant. On revient à des principes évoqués par Kandinsky : les formes et les couleurs inconsciemment parlent.

1950 : « Zèbres » Reprise en 2 couleurs, inutile d'avoir un contour précis pour voir les formes = travail des rayures plus larges, ou plus fines, illusions d'optique, contrepoint : les couleurs ne se touchent pas.

1951 : « Banghor » reprise des cailloux, idée d'ombres.

1951-63 : les Noirs et les Blancs, compositions binaires de formes noires sur fond blanc ou formes blanches sur fond noir avec réseau de lignes ondulantes.

1951 : « Gardium » PS positif, des lignes avec gonflements et plis, or c'est un trait.

1951-58 : « Donan » 1 et 2 : bleu, noir, gris. Tâtonnements. Les couleurs créent des appels. D25 « Donan » 3 : ajout de couler vibratoire.

1953 : (166) « Sirs Kek » : sorte de faille noir profond au milieu du tableau.

1953 : « Zilah » noir pur et bleu = impression de volume et de mouvement (comme un moulin d'enfant). Impression de 3D.

1953 : « Hommage à Malevitch » = blague (il avait fait un carré blanc sur fond blanc). Il recherche des formes simples capables d'être comprises par toutes les cultures (l'art occidental fait appel à la culture occidentale et les couleurs sont culturelles également). La couleur la plus neutre est le blanc cassé, pas de perspective, pas d'histoire.

1955 : Exposition sur le « mouvement ».Galerie Denise René à Paris, inaugurée en 1944. 8 artistes doivent introduire le mouvement dans leur peinture. Création du manifeste jaune : l'élément fondamental du travail de Vasarely est « l'unité plastique » = élément pictural composé d'un carré dans lequel s'inscrit une autre forme géométrique plus petite, au début noir et blanc.
OP ART : années 1960

1960-64 :Planetray Folklore. Il revient d'abord au noir et blanc. Exploite la faillibilité de l'œil à travers les illusions d'optique. « Tan-Leti » cadres superposés suggérés par les lignes.

1955 : « Tlinko » ça bouge avec des carrés.

1955 : « Boglan bleu » carré sur carré, explosion de couleurs. Application de son jeu de couleurs : c'est très simple = illusion de profondeur, de 3D, jeu sur le clair et le foncé = « perspective atmosphérique ».

1957-63 : « Bellatrix » bleu et orangé, carré au centre.

1965 : exposition « Responsive Eye » : au Moma, il est reconnu comme l'inventeur de l'Op Art (il a été le plus rapide parmi ceux qui cherchaient à trouver ces illusions d'optique). Vasarely a été le premier à le théoriser.

Beat Generation (fin 1950, début 1960) : recherche de nouvelles formes et couleurs dans des voyages peu terrestres pour « ouvrir les portes de la perception ».
- « Blue Berry » de Jan Karmen } perception et exploration
- « Sur la route » de Kerouac » } de
- « Barbarella » science fiction } l'interstellaire

Dans les meubles, recherche du design froid (1950) de couleurs (1968).

1965 : E.G. - Rouge et bleu – Jeux : l'ombre creuse, la lumière donne l'impression de gonflement par le passage de carrés aux ronds.

1964 : « Yak » tons de jaune, marron, centre flou et beaucoup plus pâle.

1966 : « Quasart » bleus et volume.

1966 : Inversion de la pente des petits carreaux bleus, plus claires. L'œil vibre mais les tableaux ne bougent pas. L'éclairage donne du volume (rond avec ombre = sphère).

1967 : « Capella » III

1967 : « Code » les titres des tableaux font souvent appel aux étoiles.

1967 : « Supernovae » nouvelles expériences.

1967 : « Dom bleu Diptico » carrés, losanges. Impression de cubes qui s'ouvrent à cause des losanges.

1968 : Période Vega introduit le gonflement des formes. Commence avec 2 couleurs.

1968 : « Hazay A » vagues + cerise. Une ligne se brise et avec l'épaisseur un volume apparaît.

1968 : « Yvalla » à base de bâtonnets, lumière et ombre.

1968 : « Vonal » carrés coupés.

1969 : « Vega Nor » bleu, orange, rouge, jaune = décor de grands hôtels.

1970 : « VP 112 » le rond gonfle, le carré s'enfonce. « VP 112 » en bleu. « VP 113 » une sphère avec des carrés, profond/pas profond.

1978 : « Boo » plus complexe, les lignes bougent, introduit le noir.

1980-88 : « Inga » ombres inversées sur les pyramides = enfoncement.

1960 : GRAV (Groupe de Recherche en Art Visuel) (art en 3D).
François Morellet (1926) : sphère comme une trame, sculptée.

L'Op Art tourne autour de Vasarely. Extensions en 2D ou 3D par ses élèves. A la mode dans les années 1970, puis lassitude. On disait alors que Vasarely n'avait plus aucune créativité. Il a donné l'élan, maîtrise le trompe-l'œil. Une des solutions pour introduire le mouvement dans l'art (cf Balouba de Jean Tinguely) pour qu'une œuvre vive sa propre vie mais nécessite pour le spectateur d'être en face de l'œuvre.
 

 

Publié dans Histoire de l'art

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