Conférence : LE FAIT RELIGIEUX

Publié le par UTL Arts et Découvertes

              VENDREDI  9  FÉVRIER  2018  À  20 H 30
                                                   Centre Culturel des Carmes - LANGON                                                     Salle François Mauriac (entrée rue du marché)
LE  FAIT  RELIGIEUX  II
La première conférence nous a fait découvrir ce qu’est le fait religieux et comment nous    sommes  passés de la religion à la science des religions puis au fait religieux.                           La seconde conférence, étudiera des cas concrets : comment comparer des textes proches considérés comme saints ou sacrés par les croyants ? Comment interpréter les abondantes oeuvres artistiques d’inspiration religieuse sinon en recourant aux sciences du fait religieux ? Comment déchiffrer les strates de nos sociétés structurées sur des bases religieuses anciennes si ce n’est en s’appuyant sur la sociologie religieuse ?                                                             Voilà ce que la conférence de Monsieur Dauriac, spécialiste des sciences humaines (géographe) et des sciences religieuses (théologien)  nous permettra d’approcher à partir          de documents divers

    Pour des échanges chaleureux, nous terminerons avec quelques friandises                              offertes par l’association                                                   

                                         IMPRESSIONS DE MICHELE

                                       CONFERENCE DE MONSIEUR DAURIAC

Monsieur DAURIAC, qui était intervenu l’année dernière sur le sujet du fait religieux a bien voulu aborder à nouveau ce sujet d’une façon plus détaillée. Il nous rappela tout d’abord quelques principes fondamentaux :

LA LAÏCITE : C’est la conception et l’organisation de la société fondée sur la séparation de l’état et de l’église c'est-à-dire de la religion, mais c’est aussi la garantie du libre exercice du culte.

Toutes les religions doivent trouver une place dans notre société,  dans notre histoire et la laïcité doit être bien comprise.

L’école à tous les niveaux doit avoir un rôle essentiel quant à l’enseignement du fait religieux .En raison de la crise de confiance actuelle de notre société et des risques encourus, alimentés par l’ignorance et l’intolérance, il devient extrêmement urgent que l’éducation nationale, et pas seulement elle, se saisisse du problème.

L’ignorance ne faisant pas les bons débats, il faut faire appel à toutes les disciplines pour analyser le fait religieux : géographie, géopolitique, anthropologie, sociologie, typologie des religions du monde, analyses littéraires, étude des langues anciennes, des textes sacrés, des rites religieux, de la théologie mais aussi l’histoire de l’art.

 Monsieur DAURIAC  en s’appuyant sur une histoire : le sacrifice d’ABRAHAM nous a démontré comment on pouvait aborder le thème grâce aux tableaux de REMBRANTD, LE CARAVAGE, CHAGALL et à une miniature iranienne de 1595.

Petit rappel indispensable : cette histoire se retrouve dans la THORA, LE CORAN et LA BIBLE .Autre point commun, dans chacune des religions on  trouve une fête pour célébrer cet événement : L’AÏD-KEBIR chez les musulmans, PESSAH, chez les juifs et PÂQUES et l’agneau pascal chez les chrétiens. Dans ces trois religions on  sacrifie des moutons ce jour là !

Cette histoire est importante et la trame est la même dans les trois livres : ABRAHAM qui est âgé (100 ans)   et sa femme SARAH (90 ans) sont riches, heureux mais contrairement aux contes ils n’eurent pas beaucoup d’enfants !! Et vu leur âge, il aurait fallu un miracle et  en bonus : il aurait été souhaitable que ce fusse un garçon et justement, DIEU leur prêta une oreille attentive et suggéra à ABRAHAM de prendre une seconde épouse plus jeune pour rendre la chose possible. ABRAHAM  ne se fait pas prier et copule avec une esclave plus jeune : AGAR qui est arabe. 9 mois plus tard, naquit ISMAEL, un beau petit garçon qui faisait le bonheur de tout le monde. DIEU dans son infini sagesse avait simplement oublié d’analyser la psychologie féminine et SARAH femme hautement légitime et d’une jalousie également légitime exigea que son époux chassât dans le désert sa concubine et le fruit de ses entrailles. Elle fit même en sorte, la fine mouche, de tomber enceinte (je défie tous les psychologues de la planète de m’expliquer comment ce blocage anatomique fut levé). ABRAHAM, à contre cœur, s’exécuta, il aime ISMAEL et sans doute AGAR, mais il lui faut obéir ( ce qui est un trait caractéristique chez lui on le verra au cours de l’histoire, le pauvre homme ne sait pas dire non ) et magnanime il leur accorde un bout de désert et un puits !!!

Naissance d’ISAAC, fils légitime de ses parents, mais aussi de la tribu et cela est un point très important. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si DIEU n’avait la fantaisie de demander un jour, à ABRAHAM, de sacrifier son fils unique (pourquoi unique ? Dieu aurait il la mémoire courte ? ) pour lui prouver sa foi et son amour. Là, je me pose des questions : Premièrement  “DIEU sait tout“ alors pourquoi a-t-il besoin de mettre ABRAHAM au défi ? Deuxièmement, comment comprendre une telle violence ? N’a-t-il pas dans ses tables de la loi dit : TU NE TUERAS POINT ! Dieu s’ennuie- t-il ou bien est- il un pervers barbare ?

  • Toujours est il que tout est bien codifié. Abraham doit partir tôt le matin (sans en avertir SARAH qui en tant que mère s’opposerait sans doute à son époux et à DIEU). Il partira avec ISAAC, deux serviteurs, un âne, du feu, un couteau et du bois .Il voyagera 3 jours vers le pays MORIYYA et devra sacrifier son fils sur le mont TEMPLE. Arrivé à destination , il laisse les serviteurs et l’âne et leur explique qu’une fois le sacrifice effectué , ils reviendront (notez le pluriel !ce qui me fait dire qu’ABRAHAM  avait une totale confiance en DIEU et en son pouvoir de résurrection ) ils vont donc procéder au  sacrifice  et tous deux gravissent la montagne, ISAAC portant le bois mais s’étonnant tout de même que son père n’ait point amené de mouton pour la cérémonie. Son père lui répond :   “DIEU y pourvoira ! “ Un peu naïf, le jeune homme ! Bref, une fois là- haut, l’autel sacrificiel dressé, ABRAHAM ligote son fils et se met en devoir de l’égorger. Ce dernier a dû croire que son père était atteint de démence sénile ce qui n’est pas rare à cet âge- là. Enfin le pauvre garçon eût la vie sauve car au denier moment son père eût la vision d’un ange qui arrêta son geste meurtrier (était- il schizophrène en plus ?) et fort à propos un bélier se présenta les cornes prises dans un buisson. Lui, n’en réchappa pas !
  • La morale de cette histoire est que DIEU satisfait de l’obéissance d’ABRAHAM  et de sa foi à toute épreuve lui promit une multitude de descendants et un grand royaume.
  • Les conséquences et dégâts collatéraux ne sont point négligeables ; on va le voir :
  • Les Arabes, descendants légitimes d’ISMAEL, fils aîné et donc héritier non moins légitime, refusent encore actuellement de se laisser berner même pour un plat de lentilles et déposséder du royaume d’ISRAEL  d’où les conflits actuels persistant au- delà des siècles. Ne ne pas oublier qu’ils lisent le CORAN au pied de la lettre. Et ma foi, ils n’ont pas entièrement tort : on ne doit pas déposséder entièrement ses enfants. On voit actuellement ce que cela donne avec le testament de JOHNNY HALLIDAY ! On ne peut que s’attirer des ennuis judiciaires.
  • On comprend la polémique au sujet de l’emplacement du temple de JERUSALEM (situé sur le mont TEMPLE) revendiqué par les musulmans, les chrétiens et les juifs.
  • Les fêtes de PESSAH, AÏD-KEBIR, PÂQUES donnent lieu à de grands massacres de moutons et d’agneaux que DIEU a généreusement oubliés dans son infinie bonté alors que les pauvres bêtes sont totalement innocentes de tout péché.
  • J’ai la réponse à ma deuxième question. A l’époque d’ABRAHAM, les sacrifices d’enfants n’étaient pas rares et donc par ce geste il a bien démontré que lui contrairement aux autres dieux n’exigerait et ne tolérerait plus ces pratiques barbares.
  • Sous- entendu : ABRAHAM devrait bien réviser ses tables de la loi. Et qu’en conséquence, il est inadmissible d’envoyer ses enfants bardés d’explosifs se faire hara-kiri au nom de quelque DIEU que ce fût.

Donc, au travers de l’étude des œuvres  d’art croisées  avec l’histoire, la géopolitique, les religions qui concernent cet épisode, on peut aborder avec le public le fait religieux d’une façon neutre, historique et dédramatisée.

Mais on comprendra que cela doit être bien fait, par des enseignants bien formés  avec une grande intelligence et neutralité et cela n’est pas gagné. Il va falloir que cela soit travaillé, cela va demander du temps et de l’argent. Est ce que l’état en a les moyens ? Est ce que tous les jeunes ont les moyens d’avoir accès à ces discours ? Peut être que non !mais faut- il pour autant  baisser les bras ? Je ne le pense pas !

Enfin, ce soir là encore, nous fîmes chauffer nos neurones et nous allâmes recharger nos batteries en dégustant les délicieuses crêpes préparées avec amour par ces dames du bureau de l’association.

Nous remercions chaleureusement monsieur DAURIAC qui a bien voulu partager avec nous son savoir et son humour malgré quelques “bugs“ informatiques, l’association des amis des CARMES qui nous ont hébergés pour cette soirée  et le public nombreux qui nous a fait l’honneur de sa sympathique présence.                                 

Conférence : LE  FAIT  RELIGIEUX
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